La dernière fois qu'on a invité des personnes à la maison, on m'as demandé comment c'est passé mon accouchement...
Je dis : Ecoute, ça va, ça c'est bien passé
Papa dit : Oh non, c'était pas si bien que ça...
Voilà MON récit... que d'ailleurs je n'ai toujours pas raconté sur mon blog.
Je tiens à le faire maintenant avant que j'oublie.
Un peu plus haut dans mon blog j'avais écris que j'avais dormi au canapé le soir au 28 pour ne pas réveiller Chéri.
Le 29 au matin, il devait encore travailler un peu.
Le réveil de Chéri sonne, je ne me souviens plus l'heure exacte. Il me réveille un peu plus tard, vers 6h50, en me disant Bonjour tout tendrement.
J'ai bien dormie mais en me levant j'ai mal au col de l'utérus. (Le jour juste avant, j'avais rdv à l’hôpital, mon col était ouvert à 1-2 cm) J'ai du mal à me lever.
En partant, Chéri me dit de bien noter le temps entre 2 contractions.
Je lui dit que je n'ai pas de contractions au ventre.
Il me dit : Note quand même !!
- Oui mais j'ai pas mal au ventre...
Il part au travail et je suis seule à la maison. La télévision est allumée. Et je décide d'allumer mon pc. Je n'arrive pas à rester debout. Je n'arrive pas à m'asseoir. Et quand je m’assois, je me met sur le coté. J'ai vraiment mal. Je ne peux pas poser mon gros cul normalement.
J'ouvre tant bien que mal une fenêtre Google et tape : Contractions
J'ouvre quelques liens et là, je lis que les vraies contractions ne sont pas forcément au niveau du ventre.
Que ça peut aussi se trouver au niveau des reins ou du col.
Bingo c'est ça ! J'ai des contractions au niveau du col... enfin je crois... Oui ça dois être ça... C'est pas possible, j'ai vraiment mal.
Je commence à noter les pics de douleurs. Ce n'est pas très précis car j'ai mal tout le temps. Dur de savoir quand sont les pics de douleurs quand on a mal tout le temps.
Grosses douleurs de règles en 10 fois pire.
Bon, on je vois une moyenne de 20 mn entre chaque grosses contractions.
Après 15 mn d'espacement...
Ca va trop vite, j'ai du mal calculer, on est que le matin...
Je recommence à noter, j'essaie de me concentrer.
Je n'arrive pas à rester en place. Je ne peux pas m’asseoir plus de 10 mn, je ne peux pas m'allonger plus de 5 mn et rester debout me semble la seule position la moins douloureuse. Je crois que j'ai jamais fait autant d'aller-retour dans cet appartement.
J'ai vu toutes les pièces de l'appartement des centaines de fois. Faut que je bouge, je ne peux pas rester sur place.
J'envoie des sms à Virginie et à Jonathan pour leur dire où j'en suis.
Gigi - 09:42 : Tu sens que c pour aujourd'hui ?
Barbara - 10:12 : Bon Gigi je crois que l'accouchement c'est pour ce soir !!
Gigi - 10h13 : Putain mais pk pas cet aprem ? (tu en as encore des questions comme ça LOL)
[...] On parle cuisine et travail...
Barbara - 10h36 : Gigi ptin ca commence à faire mal abusé. C'est pour ce soir je pense
[...] Barbara - 10h40 : C'est toute les 15 mn. Faut que ca sois toute les 5 mn pdt 1h30 pour partir. [...] Je te laisse un peu je vais sous la douche pour me soulager un peu
Je décide donc de faire couler un bon bain chaud suivi d'une bonne douche.
Faut bien sortir de la douche un jour ou l'autre. Peut pas rester sous l'eau 4 heures non plus. La facture d'eau va exploser sinon. Je crois que j'y suis restée bien 30/45mn.
Ca va un peu mieux mais j'ai toujours mal mais bon ça m'as tout même fait du bien.
Chéri - 11:32 : Coucou. Alors ça va ? Si c'est une fausse alerte tu me le dis aussi hein ? Bisous
Barbara - 11h36 : J'ai pris un bain, ça fait du bien, ça suis son cours, c'est pas très régulier, je note pour savoir ce qu'il en ai.
Chéri - 11h37 : C toutes les combiens environ ? Bisous
Barbara : 11h38 : Toute les 15 à 10 mn peut être
Barbara : 12:23 Putain j'ai mal ca soule.
Jonathan rentre à la maison pour manger le déjeuner. Je ne me souviens plus de ce que j'ai mangé mais ce qui était sur c'est que j'ai pris des féculents pour tenir le coup. Du riz je crois.
Je finis de manger, je crois même que j'ai mangé une partie de mon repas debout tellement je ne pouvais pas m’asseoir.
Je tourne en rond. Et chéri me propose de m'allonger sur le lit avec lui. Chose que je fais de suite. Je met une serviette éponge au cas où je perds les eaux. J'ai un peu de mal à rester en place mais Chéri arrive à me calmer et me demande de faire les exercices de respiration. Avec les exercices de respiration ça va un peu mieux, je me concentre sur la respiration et moins sur les douleurs.
Chéri prend son téléphone portable et me lit toutes les dernières Vie de Merde. Y en a qui me font sourire et une particulièrement me fait bien rigoler. Et hop, à ce moment là, je sens un truc chaud qui coule entre mes cuisses. On dirais qu'on se fait pipi dessus. Pas grand chose mais quand même.
D'ailleurs je me demande si ce n'est pas ça. Je regarde et ça n'as pas d'odeur.
Ca y est c'est la poche des eaux qui vient de se rompre. Je suis sure et certaine.
La montre indique 14h00 pile.
Je me lève avec beaucoup de mal et je me dirige au toilettes.
Ca coule entre les cuisses, ce n'est pas agréable. Je décide de prendre une douche.
En attendant Chéri se prépare et cherche tout ce qu'il faut. Je me sèche, je m'habille, met une nouvelle culotte propre... On part...
Je descends les escaliers un par un comme une grand mère, j'essaie de pas trop bouger pour éviter que ça coule encore une fois. Je me tient à la rambarde. J'ai mis bien 5 mn pour descendre alors qu'il me faut à peine 30 secondes en temps normal :)
Jonathan m'attend dans la voiture, il m'as mis une serviette éponge sur le siége passager.
Barbara à Virginie: 14h53: J'ai perdu les eaux on va partir à l'hosto mais par contre je peux pas trop t'écrire, j'ai trop mal.
Il essaie de faire attention au nid de poule sur la route, il essaie de ne pas rouler comme un sauvage ^^
De mon coté je me tiens à la poignée de la voiture, vous savez celle qui est au plafond...
Je lui dit de rouler comme bon lui semble, vite, doucement, c'est pareil, les douleurs sont pareils. Nid de poule ou pas !
On arrive à l’hôpital. Direction Urgences Mère-Enfants. Y a pas de places à part pour les Urgences. Il me dépose bien devant la porte. Je suis une urgence moi aussi, je suis entrain d'accoucher ! Non mais !
Je vois 2 personnes devant la porte des urgences qui me regardent bête.
Je me dis intérieurement, ils veulent pas une photo peut être ?
Bref... Je rentre avec Jonathan à l'intérieur. D'ailleurs je ne sais même pas où il a mis la voiture et s'il a pris les valises avec lui.
On monte au 4ème étage aux urgences gynécologiques et là je vois un groupe de futures mamans enceinte qui visitent les salles d'accouchement et là je souris. Si elles savaient ce qui les attendent dans quelques mois ^^
Ca va vite, je ne sais plus qui ce qui c'est passé mais une personne nous accompagne dans la salle des Suivi Intensif de Grossesse, là où se trouve les machines de monitoring.
Le liquide de la poche des eaux continue à couler doucement le long de mes jambes. Je suis un peu genée.
La sage-femme aimerais contrôler mes contractions au monitoring. Je lui dit que je ne peux pas m’asseoir, je panique un peu parce qu'elle veut vraiment m'allonger sur le lit et je n'y arrive vraiment pas.
Une future maman est dans la même salle que moi, sur le lit voisin, elle aussi entrain de faire un monitoring.
La pauvre, je dois lui faire peur. Et puis toute cette agitation autour de moi. Ça doit pas la rassurer pour son accouchement.
Et là, sensation bizarre !!!
Ca pousse contre ma volonté, ça pousse tout seule.
Je dis à la sage femme : C'est entrain de pousser !!! Ca pousse !!
Un autre flot de liquide amniotique coule le long de mes jambes, mon pantalon est bien mouillée maintenant
Là elle dit du tac au tac : Ok, ok...
Là, elle a tout de suite compris qu'elle pourras pas m'allonger sur la table pour me mettre le monitoring.
- Bon, on va regarder votre col. Mettez vous sur le bord du lit.
Elle m’ausculte et me dit que je suis à 6 cm !!!!
Elle me ramène une culotte de rechange que j'enfile tant bien que mal et une big serviette pour éviter de nouveau de mouiller mes vêtements.
Me voila rhabillé. La sage femme qui s'occuperas de moi jusqu'à la fin de l'accouchement me ramène un fauteuil roulant, je m'installe et elle me ramène dans une salle d'accouchement. On y est en moins d'une minute. A pied j'aurais mis bien 10 mn si ce n'est pas plus. Après c'est un peu le trou noir, je me souviens plus de tous les détails.
Je ne me souviens même plus quelle heure il était quand je suis rentrée dans la salle avec Jonathan.
15 heures peut-être.
Je suis à moitié allongée-moitié assise sur un lit d'accouchement. On est bien à l'aise. Je n'y bougerais plus jusqu'à la fin de l'accouchement.
Et pourtant je ne cesse pas de scrupter cette horloge au dessus de la porte. Vous savez cette horloge qu'on vois dans les séries américaines pour annoncer l'heure d'un décès. Ben là cette horloge, ça seras pour annoncer l'heure de naissance de ma fille.
La sage femme arrive enfin, entre 2 contractions, à me mettre le monitoring qui d'ailleurs ne tenait pas bien en place.
Je regarde par la fenêtre, le ciel est d'un bleu magnifique, pas un seul nuage à l'horizon.
Jonathan est avec moi mais je suis complètement déconnectée. Nous sommes seul dans la salle. La sage femme n'est pas avec nous, elle laisse la nature faire. Elle passe de temps en temps histoire de voir l'évolution.
Je suis seule avec mes contractions. Ca pousse tout seul, on ne dois rien faire, ca pousse vraiment tout seul, quelle drôle de sensation.
Une contraction, un cri.
Puis ça se calme...
je reprend mes exercices de respiration je reprend mon souffle à ma façon.
Je vois Jonathan à mes cotés, il est très actif, il me parle, me dit de souffler, de bien respirer. Mais je suis toujours ailleurs.
Lors des contractions, je ne cesse de regarder l'horloge et le temps passe à une vitesse vertigineuse.
Des fois, je vois qu'une heure est passé alors que j'ai l'impression que 5 mn ne sont même pas écoulées.
Je ne cesse de crier lors des contractions. Je crie encore et encore. Ça pousse encore et encore
Dur à expliquer comme sensation. Pour moi c'est supportable. D'ailleurs l'idée de prendre la péridurale ne me vient même pas à l'esprit, même pas le temps d'une seconde !
Je ne sais même plus pourquoi j'ai crié lors des contractions, si c'était parce que ça me fesait mal ou si c'était pour m'aider à pousser. Ou un peu des 2. Je dirais que c'est un peu des 2 finalement
La sage femme revient et m'ausculte une énième fois. Ca y est, je suis à 10 cm de dilation.
Là aussi la notion de temps m'échappe.
Incapable de dire combien de temps c'est écoulé entre les 6 et 10 cm de dilation. Pour moi c'était rapide. Pour Jonathan peut être pas.
Le temps passe à une vitesse vertigineuse pour moi.
Par contre entre ces 10 cm et la délivrance de mon bébé, j'avais l'impression que ça durais une éternité.
Je sens ma fille qui descend, je sens sa tête qui commence à sortir. Je n'arrive plus à pousser, je n'ai plus de forces. J'aimerais tellement la faire sortir toute seule. Je pousse et elle ne sort toujours pas. Je pousse même quand il n'y a plus de contractions tellement j'avais envie de la faire sortir. Je ne cesse de crier pour m'aider à pousser.
Je n'entend plus que : Pousser, encore, encore... Allez y...
Je met mes doigts sur la tête de mon bébé pour me motiver à pousser et là je déchante complétement, je suis un peu décue. Y a presque rien qui n'est sorti. Je ne sens que le sommet de son crâne tout chevelu. J'aurais cru qu'il y avais au moins la moitié de sa tête qui était sortie
Je n'y arriverais pas à la faire sortir toute seule. Je n'ai plus de contractions assez fortes. Je crois qu'à ce moment là j'avais tout donné.
Malgré tous ces efforts, on vient ramener les ventouses pour faire sortir ma fille.
A cet instant, je ne sais pas combien de personnes sont dans la salle. Je n'entend que la voix de Jonathan et de la sage femme. Et pourtant j'ai l'impression qu'il y en a plus de personnes que ça.
Jonathan m'as dit qu'il y avais au moins 4-5 personnes dans la salle (1 médecin, 2 sage femme, et 1 ou 2 infirmière(s)
Ils posent les ventouses sur sa tête et se mettent à tirer.
Et là, la douleur la plus atroce que je n'ai jamais ressentie de toute ma vie.
Une douleur atroce de quelques secondes.
La tête vient de sortir. Le plus dur est passé.
La douleur est tellement forte que je ne sens même pas qu'on me coupe à vif avec les ciseaux pour me faire une épisiotomie.
Son petit corps passe sans problème.
Mais j'avais l'impression qu'on m'extirpé les intestins avec. Je m'en souviendrais toujours de cette douleur.
(Je pense avec le recul que le cordon ombilical était trop court car il y avait déjà 2-3 tours de cordon autour du cou de ma fille.)
Et là, 19h23, MAGIE, je vois ma fille, on la soulève tout comme Simba dans le Roi Lion. J'oublie la douleur, j'oublie TOUT. Je vois ma fille, je ne vois qu'elle.
Je ne sens même pas qu'on est entrain de me recoudre à vif.
Je ne sens plus rien. Je suis obnubilée par ce bébé à la peau encore violacée.
C'est mon bébé.
C'est ma fille qui est là. J'arrive pas à y croire. Elle est enfin là depuis tout ce temps !
Il ou elle enlève le cordon ombilical qui entoure son petit cou en moins d'une seconde.
Je ne sais plus si c'est une femme ou un homme qui as mis mon bébé sur moi, tellement j'admire ma fille.
Et on me la pose sur ma poitrine.
C'est le plus beau des bébés. Je l'aime déjà plus que tout.
Je ne cesse de dire à Jonathan qu'elle est belle.
Ce fut un moment magique gravé à jamais dans ma mémoire.
Je n'ai vu aucune une goutte de sang
Papa as vu le remake de Résident Evil
Papa a vu les cris de douleurs, la personne qu'il aime entrain de souffrir, encore des cris, le personnel entrain de faire des va et vient dans la salle, le sang que j'ai perdu par terre.
Il y a 2 points de vu différent. C'est sur.
Mais pour moi la naissance de ma fille fut la plus belle chose qu'il me sois arrivée !!
Si je devrais refaire un accouchement sans péridural, je le referais sans hésiter.
Quand on me disais qu'on allais oublier toutes les douleurs après avoir vu son bébé, je pensais qu'ils exagéré.
Et je peux vous dire que Non ! Ce ne sont pas des paroles en l'air.
C'est vraiment un moment magique de voir son bout de chou sur soi après tant de douleurs.
Je n'oublierais jamais mon accouchement.
Ca resteras gravé en moi...